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L'histoire de Sarcelles comme de toutes les villes de par le monde est forgée par les luttes menées par ses habitants. Cette page en rappellera quelques unes en espérant qu'elles nous éclairent sur les luttes d'aujourd'hui et nous donnent l'énergie pour celles de demain. 

 

Manouchian

 

 

Comme tous les ans le 21/02 les communistes de Sarcelles ont honoré la mémoire de Missak Manouchian et de tout son groupe fusillé par les nazis alors qu’ils combattaient pour libérer la France. Par ce geste nous voulons rappeler a chacun la part qu’ont pris nos frères étrangers dans le combat contre le fascisme et pour reconstruire un pays de liberté, de fraternité et d’égalité. A ces combattants nous voulons associer tous ceux qui en d’autres périodes ont donné leur vie pour un idéal de paix, de justice et de liberté. Et tout particulièrement aux victimes des guerres anticoloniales en Indochine, en Afrique et au Maghreb, aux Algériens massacrés à Paris le 17 octobre 1961, aux victimes  des violences policières du 8 Février 1962 au métro Charonne comme à ceux qui aujourd’hui encore subissent les méfaits du colonialisme ou de l’arbitraire sous toutes ses formes.
C’est aussi cette histoire qui devrait amener la France à accorder le droit de vote à tous les ressortissants étrangers qui vivent dans notre pays et qui construisent notre avenir commun.
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Des pages d'histoire qui ont marqué la population de notre ville

23 Février 2019

Intervention de Jean Michel RUIZ

Conseiller Régional Front de Gauche d'Ile de France

Hommage à Issak Manouchian

et aux FTP-MOI

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Mesdames, Messieurs,


 

C’est toujours avec la même émotion que je prends la parole lors de cette cérémonie du souvenir en hommage au héros du groupe Manouchian.

Je tiens à remercier pour leur présence le député François Pupponi, Pascal Doll, Maire d’Arnouville, mon collègue conseiller régional, Benoit Jimenez, et les très nombreux élus des villes du territoire, les responsables associatifs et politiques dont Manuel Alvarez qui représente la Fédération du PCF et Marc Gauthier, Secrétaire de section.

Merci aussi aux porte-drapeaux toujours aussi nombreux et je me réjouis de voir le grand nombre de gerbes ce qui prouve que nous n’oublions pas.

 

«Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes

Ni l’orgue, ni la prière aux agonisants

Onze ans déjà, que cela passe vite onze ans

Vous vous étiez servi simplement de vos armes

La mort n’éblouit pas les yeux des partisans.»

 

Les vers d’Aragon, publiés dans l’Humanité le 5 mars 1955 portent le fer dans les zones névralgiques de l’histoire. Ces Strophes pour se souvenir, extraites du Roman inachevé mais popularisées sous le nom de l’Affiche rouge (mis en musique par Léo Ferré), font vibrer le souffle de la révolte. « Il a suffi à un génie sept strophes, trente-cinq alexandrins, quatre cent vingt syllabes seulement pour inscrire à jamais dans la mémoire collective l’un des épisodes les plus bouleversants de la Résistance ».

 

Ce poème dit l’héroïsme des combattants Francs-tireurs et Partisans - Main-d’œuvre Immigrée (FTP-MOI), organisation instituée par le Parti Communiste français, mais, en accompagnant pas à pas leur exécution, il dégage des faits et des êtres les valeurs universelles qui les animaient et dont nous sommes les héritiers.

 

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Nous sommes réunis ce samedi 23 février 2019 pour rendre hommage aux résistants du groupe Manouchian fusillés dans l’hiver glacé par les nazis le 21 février 1944 au Mont Valérien.

 

Missak Manouchian est de ces poètes qui ont marqué l’histoire. Il est aussi un de ces étrangers jetés en pâture par l’occupant nazi, à travers la tristement célèbre Affiche rouge.

 

« J’ai grandi nu sous le fouet de la gêne et de l’insulte… » C’est par ces mots que Missak Manouchian évoque ses premières années. Né en 1906, à Adyaman en Arménie, il est marqué, enfant, par le souvenir des massacres anti-arméniens qui firent 200 000 morts. En 1915, il a 9 ans quand sa famille est décimée lors du génocide perpétré par les armées turques qui causèrent la disparition de 1,5 millions d’Arméniens sur une population évaluée à 2,3 millions.

 

A ce titre, la reconnaissance par la France du génocide arménien en 2001 ainsi que la décision du président de la République d’instaurer une « journée nationale de commémoration du génocide arménien » le 24 avril est un geste important pour les Arméniens de France ret pour tous ceux qui, dans notre pays, sont attachés à la justice et la liberté.

 

Après quelques années passées dans un orphelinat en Syrie avec son frère, Missak Manouchian rejoint la France en 1925. Dans ses maigres bagages, des cahiers remplis de poésies. D’abord tourneur aux usines Citröen à Paris, il crée par la suite deux revues littéraires. Dans le climat de mobilisation antifasciste qui suit l’accession d’Hitler au pouvoir, il adhère au PCF en 1934. Membre du groupe communiste arménien rattaché à la MOI, il prend la direction du journal Zangou. Secrétaire de l’Union populaire arménienne en 1938-1939, il devient en 1943 le chef militaire du groupe parisien des FTP-MOI sous le pseudonyme de « Georges », qui réalise sous son autorité, des actions particulièrement courageuses.

 

Au cours de l'été 1943, les Francs-Tireurs et Partisans –Main d’œuvre Immigrées (FTP-MOI) de la région parisienne sont une soixantaine. Etrangers pour la plupart, ils vont être la principale force armée d’opposition aux allemands en région parisienne, après de nombreuses arrestations dans les rangs de la Résistance. Dotés d’un courage sans faille et guidés par un idéal, celui de la liberté, ils vont à jamais marquer l’histoire de la Résistance.

 

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« Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant ». Ils étaient Arméniens, Espagnols, Italiens, Roumains, Hongrois, Polonais. Ces hommes et ces femmes ont su unir leur force au service de l’émancipation humaine. Ils ont opposé au chant macabre des balles nazies, le chant de la liberté, la clameur continue d’un idéal. Ils étaient juifs, communistes, antifascistes, membres des Brigades Internationales… D’horizons différents, ils avaient pour point commun leur farouche volonté de combattre la haine et de défendre la liberté.

 

Antifascistes pour certains, comme l’italien Spartaco Fontano, ils avaient été contraints de quitter leur pays. Communistes pour d’autres comme le hongrois Emeric Glasz, ils avaient dû fuir les persécutions politiques. Juifs, d’autres encore en avaient fait de même face aux mesures antisémites.

 

Certains d’entre eux avaient déjà rejoint les Brigades internationales en 1936 afin de participer à la lutte contre Franco en Espagne. D’autres comme Missak Manouchian ou Emric Glasz s’étaient volontairement engagés dans l’armée française en 1939 afin de combattre l’Allemagne nazi.

 

Rino Della Negra, né dans le Pas-de-Calais, excellent footballeur, débute sa carrière à Argenteuil avant de rejoindre le club phare francilien, le Red Star. Il participera à l’exécution du général Von Apt et à l’attaque du siège du parti fasciste italien à Paris. Il sera exécuté avec ses compagnons avant de célébrer sa 20ème année.

 

Olga Bancic, seule femme du groupe est étudiante à Paris. Elle participe à une centaine d'attaques contre l'armée allemande, c'est-à-dire près de la moitié des combats menés par le groupe Manouchian. Mère d’une petite fille nommée Dolorès en hommage à la Pasionaria, Dolores Ibarruri, elle lui adressera sa dernière lettre : « Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour ».

Tous connaissaient le sacrifice de leur engagement. Mais aucun d’eux n’était prêt à reculer face à la haine qui envahissait alors l’Europe. Après des mois de filature menée conjointement par les forces allemandes et la police française, 68 résistants des FTP-Moi sont arrêtés le 16 novembre 1943, dont Missak Manouchian et Joseph Epstein, responsable FTP de l’Ile-de-France.

 

C’est par le biais d’une affiche rouge et noire, placardée massivement dans les artères du pays, que le communiste d’origine arménienne sort de l’anonymat. Au centre de ce matériel de propagande, le résistant Missak est décrit comme « chef de bande », entouré par neuf de ses camarades, la plupart juifs, dont les visages graves et émaciés sont encerclés, telles des cibles tenues en joug dans le viseur d’un fusil.

 

A la sortie de sa parodie de procès, véritable outil de propagande contre la Résistance, le 15 février 1944, Missak Manouchian déclare : « Vous avez hérité de la nationalité française, nous l’avons mérité. Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ».

 

Missak Manouchian sera fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien avec 21 de ses compagnons. Olga Bancic est transférée en Allemagne et sera décapitée à Stuttgart le 10 mai 1944, le jour de ses 32 ans. Missak Manouchian et Celestino Alfonso refusent d’avoir les yeux bandés. Comme l’avait écrit Manouchian, il mourra « en regardant le soleil et la belle nature ».

 

**************

Aujourd'hui encore, l'Affiche rouge est présente dans l'esprit de beaucoup. Les résistants qui y figurent, sont inscrits dans notre mémoire collective. " Ces étrangers d'ici, qui choisirent le feu, leurs portraits sur les murs, sont vivants pour toujours. Un soleil de mémoire éclaire leur beauté " (Paul Éluard, extrait de " Légion ", un poème écrit en hommage aux FTP-MOI).

 

Missak Manouchian et les membres des FTP-MOI sont mort pour la France en patriote. Ils restent le symbole de l’importance de l’engagement des étrangers dans la Résistance française. 75 ans après la disparition des membres du groupe Manouchian, il est plus que jamais essentiel de faire vivre leur mémoire. Combattants de la liberté et de la fraternité, ils incarneront à jamais le visage de la Résistance.

Notre dette à leur égard est immense. Leur combat et leur sacrifice ranimèrent l’espérance de la population de la région parisienne et firent monter l’angoisse parmi les troupes allemandes et les collaborateurs. La Libération leur doit tant. Et dans leur legs aussi, ces phrases d’amour : «â€¯Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand », «â€¯Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant. »

 

Le transfert de leur cendre au Panthéon se fait toujours attendre. En déposant leur message sous la coupole de ce temple laïque, les générations présentes et futures apprendront qu’avant d’avoir le visage de la solidarité et de la liberté, la France et l’Europe, dans lesquelles elles vivent, avaient celui de ces hommes et de cette femme.

 

Dans son ultime lettre à Mélinée Manouchian, Missak déclarait : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement ». C’est le sens même de notre rassemblement aujourd’hui.

 

La dénonciation outragée du fascisme et du nazisme n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant contre les formes actuelles de résurgence de ces idéologies de la mort.

 

Cette victoire sur la haine et l’intolérance doit être sans cesse entretenu car d’une certaine manière, cette victoire n’est pas définitive. Dans le contexte de crise qui est le nôtre, des discours et des actes fascisants prolifèrent de nouveau, attisés par l’extrême droite.

 

Partout en France, la recrudescence d’actes à caractère raciste et antisémite démontre que le combat contre la haine n’est pas achevé. C’est un combat du présent. Il faut sans relâche rappeler que cette commémoration n’est pas uniquement tournée vers l’Histoire, mais bien vers notre présent et vers notre avenir.

Nous, communistes, sommes les enfants que Missak Manouchian n’a pas eus. Et son combat n’est pas un combat achevé. Le communisme de Missak Manouchian, parce que nous voulons être dignes de l’homme qu’il a été, est celui que nous voulons faire vivre dans le monde d’aujourd’hui, par-delà les commémorations. Nous rêvons toujours, comme eux, d’un monde de fraternité, de rapprochement entre les peuples, de l’épanouissement du genre humain et certainement pas celui de la division et de la mise en concurrence des femmes et des hommes.

Pour conclure je reprendrai des vers d’un poème de Paul Eluard sur le groupe Manouchian qui résument bien mes propos précédents et les raisons de notre présence aujourd’hui :

Ces étrangers d’ici
Qui choisirent le feu
Leurs portraits sur les murs
Sont vivants pour toujours.
Un soleil de mémoire
Eclaire leur beauté.
Ils ont tué pour vivre,
Ils ont crié vengeance.

Leur vie tuait la mort
Au cœur d’un miroir fixe
Le seul vœu de justice
A pour écho la vie
Et, lorsqu’on n’entendra
Que cette voix sur terre
Lorsqu’on ne tuera plus
Ils seront bien vengés ;

Et ce sera justice.

 

Merci de votre écoute…

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Le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie avait été sévèrement réprimée par les forces de l'ordre. 

Février 1962, un an après le référendum sur l'autodétermination, la fin de
l'Algérie française est proche. Mais les ultras de l'OAS continuent à perpétrer un climat de terreur, refusant l'indépendance de la colonie.

Le 7 février, une vague d'attentats est menée en région parisienne, visant
notamment le ministre de la Culture André Malraux, l'écrivain Jean-Paul Sartre et des militants de la CGT et du PCF. Le lendemain, à l'initiative de la gauche (PCF
et PSU) et d'un collectif de syndicats, un rassemblement est organisé dans le quartier de Bastille pour dénoncer les manoeuvres de l'OAS.

Lire la suite des évènements ainsi que le témoignange d'Henri et d'Yvonne CUKIERMAN citoyens de Sarcelles présents à cette manifestation.Lire la suite

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Le 8 février 2017 aura lieu la commémoration pour le 55ème anniversaire du massacre commis au métro Charonne. Elle aura lieu à 11h30 à l’entrée de la station, à l’initiative du Comité Vérité et Justice pour Charonne et l’URIF-CGT.

Philippe Martinez, pour la CGT, et Pierre Laurent, pour le PCF, prendront la parole.

Pour le 55ème anniversaire :
le Comité Vérité et Justice pour Charonne publie un livre, avec notamment de nombreux témoignages,
qui retrace les évènements de cette période
une soirée aura lieu à 18h à l’hôtel de ville de Paris avec la projection du film produit par le comité,
suivie d’un débat sur la répression et la présentation du livre : 8 février 2017 : 55ème commémoration de Charonne

 

​50 ans après la répression contre des Algériens qui fit plusieurs centaines de morts, les commémorations tentent de faire sortir de l'oubli cette page sombre de l'histoire. ​

Sept ans après le début de la guerre d'Algérie, le conflit s'est transporté en métropole. Si
le principe de l'indépendance était acquis, que les négociations à Evian étaient ouvertes
depuis mai 1961, la cohabitation entre les deux communautés est extrêmement tendue. Attentats, assassinats à la fois d'indépendantistes algériens et de policiers se multiplient. La pression est si forte que le préfet de police, Maurice Papon, finit par instaurer le 5 octobre un couvre-feu de 20h30 à 5h30 pour tous les "Français musulmans d'Algérie".

Le 17 octobre 1961, la Fédération de France du FLN appelle les Algériens de Paris et de sa région à manifester pacifiquement contre ce couvre-feu jugé discriminatoire. Pour rappel, Michel Debré est Premier ministre, Roger Frey, ministre de l'Intérieur et le général de Gaulle, le chef de l'Etat. Celui-ci donne carte blanche à Maurice Papon pour interdire la manifestation. Bravant la menace, les Algériens, majoritairement des ouvriers, vont se rendre dans la capitale en costume du dimanche, comme s'ils allaient à "un mariage, à une fête". Pour certains, c'était la première fois qu'ils quittaient leurs bidonvilles. Plus de 30.000 Algériens seront accueillis par des milliers de policiers à Paris. Lire la suite

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